Une occasion manquée de ne pas faire contribuer les ultrariches

Ce jour, le Sénat a examiné la proposition de loi Zucman visant à instaurer un impôt
plancher de 2% sur le patrimoine des ultrariches.
Cette PPL part du constat qu’en moyenne, les Françaises et Français acquittent 50% de leurs
revenus en impôts et cotisations sociales, alors que ce taux chute à 27% pour les milliardaires.
Seuls les 1800 foyers fiscaux les plus riches, dont la fortune dépasse 100 millions d’euros,
sont ainsi visés. Cet impôt peut rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros à l’heure où 40
milliards d’économies sont recherchés. Voter cette PPL revenait donc à protéger notre
système social et nos services publics d’une casse qui se fait, chaque jour, plus pressante.
C’était surtout s’arrimer aux fondements de l’égalité devant l’impôt, principe
constitutionnel, et œuvrer en faveur d’une justice fiscale et sociale plus efficaces au nom de
l’intérêt général.
J’ai naturellement voté cette PPL, à l’instar de l’ensemble du groupe socialiste du Sénat. Je ne
peux que vivement regretter l’opposition dogmatique de la droite sénatoriale et de la macronie
qui ont fait échouer ce texte. A force de rejeter toute progressivité fiscale et tout partage
équitable de l’effort budgétaire, notre pacte social et notre consentement à l’impôt se
révèlent de plus en plus abîmés.