Article de Ouest-France pour la visite du canton de Vitré

Sylvie Robert et Jean-Louis Tourenne, Sénateurs
PROGRAMME de visites sur le canton de VITRÉ
Vendredi 6 avril 2018

VITRÉ – OKWIND – au siège pour présentation puis déplacement sur site
VITRÉ – Centre Hospitalier Simone Veil
VITRÉ – Déjeuner avec les élus du canton
BALAZÉ –  Exploitation laitière Emmanuel Binois (co-président de l’organisation de producteurs transversale France Milk board Grand ouest) La Bienvenuais
MONTREUIL-DES-LANDES – Présentation en Mairie du projet de parc éolien privé soutenu par la municipalité

actu.fr – Le journal de Vitré – Anne-Flore Roulette

A Vitré, l’entreprise OKWind tourne à plein régime

Après des difficultés financières, l’entreprise OKWind est en plein développement. En 2018, elle prévoit de recruter 14 personnes et de s’exporter en Angleterre ou en Espagne.

La sénatrice Sylvie Robert et le sénateur Jean-Louis Tourenne sont venus rendre visite aux deux fondateurs de l’entreprise OKWind, Louis Maurice et Daniel Heulot en compagnie de Hervé Utard, élu de Vitré communauté et Lionel Le Mignant, conseiller municipal. (©Le Journal de Vitré)

Hervé Utard, élu de Vitré communauté membre de la commission développement durable, a pensé à l’entreprise Vitréenne OKWind à l’occasion de la visite de la sénatrice Sylvie Robert et du sénateur Jean-Louis Tourenne.

Louis Maurice et Daniel Heulot, les co-fondateurs, imaginent et fabriquent des panneaux photovoltaïques de plus en plus intelligents : les trackers. Ces outils sont des créateurs d’énergie verte. Ils fonctionnent sur le même principe que des panneaux solaires, mais ils s’orientent « comme des tournesols », explique Louis Maurice, président de l’entreprise.

Les nouveaux trackers sont aussi bi-faces,  « ils captent les rayons directs au soleil et les rayons indirects par réflexion à l’arrière de leurs panneaux ».

L’idée c’est l’auto-consommation. Ce sont des circuits courts comme pour les denrées alimentaires. Être acteur de sa production et de sa consommation cela pousse les usagers à adapter et améliorer leur utilisation.

Les exploitations agricoles, les PME ou PMI et quelques collectivités sont les clients de l’entreprise. Près de 360 trackers ont été installés en France, dont une quinzaine dans le Pays de Vitré.

Le vent en poupe

OKWind, créé en 2009, est aujourd’hui en pleine expansion, « et ça n’a pas été sans mal », rappelle son dirigeant.

Nous avons eu des difficultés majeures jusqu’à devoir faire un dépôt de bilan 2013. Nous nous en sommes sortis, l’été 2014 avec un plan de continuation.

Depuis, le chiffre d’affaires ne cesse d’augmenter. De 880 000 euros en 2014, OKWind passe à 5,6 millions en 2017 et prévoit entre 9 et 10 millions pour 2018.

Nous sommes 35 salariés actuellement. Cette année on prévoit le recrutement de 14 personnes. Nous allons aussi partir vers l’export, en Angleterre ou Espagne.

Un stockage nécessaire

En fonction de l’ensoleillement et de la consommation des professionnels, l’énergie verte peut couvrir au minimum 30 % de besoin en énergie en temps réel. Mais actuellement, si les trackers produisent trop d’énergie, cela est rejeté sur le réseau. La vente leur est impossible. « C’est une vraie rupture entre la réalité du terrain et les lois », estime Hervé Utard.

Daniel Heulot explique :

À l’époque de la loi sur la vente d’énergie et d’électricité, les panneaux photovoltaïques étaient connus, mais pas les trackers. Aujourd’hui, ils ne sont donc pas référencés dans les textes comme des supports d’énergie légaux. C’est donc invendable lors des moments de surproduction.

Des innovations techniques

C’est pourquoi, l’entreprise a investi et intégré à son projet de l’intelligence artificielle et des batteries. L’entreprise travaille réciproquement avec Ubiant, société lyonnaise, et des constructeurs automobile.

La construction de batterie peut être polluante et coûteuse c’est pourquoi les moyens sont mutualisés. En réalité de nombreuses batteries utilisées dans des voitures ne sont pas en fin de vie même si elles ne suffisent plus aux automobiles.

« Pour OKWind, cela va permettre un stockage de l’énergie collectée », explique Louis Maurice. Sept démonstrateurs vont être installés en Ille-et-Vilaine d’ici le mois de mai. Cinq exploitations agricoles, un Ephad et une collectivité seront les premiers équipes.

Parmi eux, la ferme d’Olivier Rousseau à Moutiers. L’éleveur de volailles a déjà installé deux trackers de 110m² sur sa propriété. Et il va recevoir une batterie de près de 60 kg pour lui permettre d’avoir une production plus près de ses besoins.

Le but est d’avoir le moins de rejet d’énergie et moins d’écart de consommation entre les différents moments de la journée.

Journal de Vitré – Actu.fr
De Balazé, Emmanuel Binois défend les producteurs de lait

Exploitant agricole à Balazé et coprésident d’une organisation de producteurs, Emmanuel Binois milite pour que chaque exploitation gagne de l’argent.

Publié le 30 Mai 18 à 17:06

Pour Emmanuel Binois, exploitant agricole à Balazé, l’Europe a les clés pour résoudre la crise du lait (©Le Journal de Vitré)

Il avait accueilli, il y a quelques semaines, sur son exploitation, Jean-Louis Tourenne et Sylvie Robert et avait dépeint, sans filtre, aux sénateurs PS la situation actuelle de la filière laitière.

« Ils sont repartis avec le dossier sous le bras », commente Emmanuel Binois, lui, qui s’est installé, en 2010, sur l’exploitation laitière familiale à Balazé, un an après une crise du lait sans précédent.

À 24 centimes, le prix au litre n’était alors jamais descendu aussi bas. « Je suis fou », sourit le quadragénaire. « Il faut d’ailleurs être un peu fou pour faire ce métier. »

« Il faut changer la donne »

Commercial à l’export, le Balazéen avait envie de ce retour à la terre. « L’agriculture, c’est une passion pour moi. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. »

Côté pile, Emmanuel Binois est aux commandes d’une exploitation de 75 hectares, 75 vaches et un atelier de veaux de boucherie.

Côté face, il s’engage en tant que coprésident du France Milk Board (FMB) Grand Ouest, une organisation de producteurs qui représente les intérêts de ces derniers auprès des laiteries. « Il faut que les exploitations gagnent de l’argent. C’est ce qui m’anime aujourd’hui. »

À coup de chiffres et de schémas griffonnés sur son cahier, l’exploitant agricole revient sur le déséquilibre entre les intérêts des laiteries et des agriculteurs.

En 2012, Bruno Lemaire, alors ministre de l’Agriculture sous Nicolas Sarkozy, avait incité chaque laiterie à contractualiser avec chaque producteur dans le but d’un rééquilibrage des relations commerciales. » La volonté est bonne mais le résultat tout autre. « Avec cette contractualisation, nous avons perdu encore plus de pouvoir.

Aujourd’hui, Emmanuel Binois garde espoir avec les Etats généraux de l’alimentation voulus par le Président de la République, Emmanuel Macron. Ce projet de loi veut permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail, promouvoir une agriculture saine et durable et accompagner la transformation des modèles de production et de consommation.

C’est un projet qui me donne de l’espoir mais je reste prudent. Il faut changer la donne car je ne vois pas les producteurs continuer à travailler dans les conditions actuelles. Le prix du litre est au niveau des années 80. Un tiers des producteurs français se rémunère 350 € par mois.

Pour la création d’une agence de surveillance

Emmanuel Binois n’hésite pas alors à pointer les institutions européennes. L’European Milk Board, grand-frère du FMB, fait ainsi des propositions pour retrouver un équilibre sur le marché.

Nous militons pour la mise en place d’une agence de surveillance qui anticiperait les aléas du marché et inciterait aux réajustements de la production pour que la crise ne vienne pas. Les outils existent. Nous avons eu un écho favorable au Conseil des régions européennes mais cela bloque au niveau du Parlement. On avance mais il faut maintenant savoir la taille du pas que nous allons faire. Les prospectives montrent que nous allons passer de 60 000 producteurs de lait aujourd’hui à 25 000 dans moins de 10 ans. L’agriculture ne sera plus familiale et les animaux ne seront plus que des outils. Je refuse cela.

Emmanuel Binois encourage le consommateur à aller vers l’achat de lait équitable, un produit qui garantit une rémunération aux producteurs.

« Il faut savoir que quand vous achetez du lait premier prix, le contenu n’a plus que le nom de lait. »