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Le temps passe si vite qu’on a l’impression que l’élection présidentielle
a eu lieu hier. Et pourtant, dans un mois, nous fêterons le premier
anniversaire de la présidence d’Emmanuel Macron. Les inquiétudes
étaient grandes avant le premier tour et entre les deux tours. Et nous avons eu raison de
nous méfier car le Front national a réalisé un score jamais atteint, 35% des électeurs lui
ayant apporté leurs suffrages. Ils ont ainsi exprimé leur déception, leur désillusion, leur
désespérance, rejetant dans un même mouvement la droite et la gauche qu’ils accusent de
n’avoir pas amélioré leur situation.
Pendant longtemps, cet ascenseur social qui voulait que celui qui vivait difficilement pouvait
nourrir l’espoir que ses enfants connaîtraient une vie meilleure a fonctionné. Aujourd’hui,
il est grippé. Si nos concitoyens les plus vulnérables ne retrouvent pas des raisons d’espérer,
si le chômage ne baisse pas, alors le danger sera plus pressant.
Nous avons choisi de voter Emmanuel Macron au second tour et de faire confiance au
candidat devenu Président de la République. Nous avons choisi de faire confiance à son
gouvernement pour tirer le meilleur parti de la croissance retrouvée par les efforts soutenus
pendant cinq ans. Nous avons espéré que les fruits savoureux de la compétitivité restaurée
seraient équitablement partagés entre ceux qui ont accompagné le redressement par leurs
sacrifices : les salariés, les retraités, les agriculteurs…
Force est de constater que les choix budgétaires actuels ne vont pas dans ce sens et nous le
regrettons.
Nous doutons que la politique conduite depuis juin dernier soit conforme à l’intérêt de
la cohésion sociale, à la création de services et d’équipements, à un grand mouvement
de décentralisation, à une solidarité à l’égard des plus fragiles d’entre nous, à une
reconnaissance et un soutien des collectivités territoriales… Loin de nous l’idée d’être
contre une transformation de notre pays, contre des réformes ambitieuses et adaptées aux
grandes mutations actuelles, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix en laissant
de côté les plus fragiles d’entre nous.
Notre groupe politique fort de ses 78 parlementaires socialistes depuis les dernières
sénatoriales de septembre dernier joue plus que jamais son rôle au sein de ce parlement de
résistance qu’est devenu le Sénat.
Il propose, il s’oppose, il alerte, en n’oubliant jamais les valeurs qui sont les siennes, la
justice et la solidarité.
Sylvie Robert Jean-Louis Tourenne