COMMUNIQUÉ DE PRESSE
9 décembre 2022
Mobilisation générale pour sauver les festivals menacés en 2024 par les JO de Paris |
Élus, représentants des festivals et des professionnels du spectacle appellent le gouvernement à ouvrir la concertation pour que la saison 2024 des festivals ne se transforme pas en désastre.
La colère n’est pas retombée depuis le 25 octobre, jour où Gérald Darmanin a annoncé « le report ou l’annulation de tous les événements qui demandent la présence forte de policiers » , durant les Jeux olympiques de l’été 2024. Après avoir tenté, en vain, d’interpeller le ministre de l’Intérieur, sa collègue de la Culture et même le président de la République, les représentants des festivals, des professionnels du spectacle et des élus locaux ont lancé un appel commun, ce 9 décembre 2022, à Rennes, pendant les Rencontres Trans Musicales. Un communiqué signé par 36 organisations nationales a été diffusé.
À l’unisson, élus et professionnels réclament « une vraie concertation » afin qu’organisateurs de festivals et collectivités territoriales sachent à quoi s’en tenir et puissent organiser la saison. « En aucun cas, il ne faut que cette obligation de sécurité prive les territoires d’une activité estivale importante », prévient Karine Gloanec-Maurin, élue du Loir-et-Cher, parlant au nom de l’Association des maires de France. Jeux olympiques ou festivals ? « On doit pouvoir faire les deux », affirme Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris.
« N’opposons pas Paris et les régions, le sport et la culture, les petits et les grands festivals », insiste la sénatrice (PS) d’Ille-et-Vilaine, Sylvie Robert, qui appelle le gouvernement à présenter une méthode « collective, collégiale et solidaire ». Député (indépendant) du Morbihan, Paul Molac pense que « le ministre de l’Intérieur n’a pas pris la mesure du foisonnement culturel que représentent les festivals ».,
Les organisations professionnelles mettent en garde : pour le secteur du spectacle, pas remis des deux années de Covid, une « saison blanche » serait catastrophique. Il y a urgence « à trouver des solutions », préviennent-ils, car « les engagements de production se décident maintenant ». Secrétaire général de la CGT spectacle, Denis Gravouil craint que le fond du problème soit, en réalité, « un bras de fer entre l’État et les collectivités locales », pour savoir qui paie pour la sécurité des festivals. Si la situation ne s’éclaircit pas d’ici là, il prédit un climat «houleux» à la Biennale internationale du spectacle qui réunira les professionnels, à Nantes, les 11 et 12 janvier.
Serge POIROT. Ouest-France
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