Mise en place de critères hydro-économes pour la vente et l’installation de matériel hydraulique
Question n° 03155 adressée à Mme la ministre de la transition énergétique
À publier le : 13/10/2022
Texte de la question : Mme Sylvie Robert appelle l’attention de Mme la ministre de la transition énergétique sur l’absence de réglementation en matière d’économie d’eau concernant les éléments de robinetterie en installation neuve ou en vente libre. La sécheresse de cet été a mis en lumière la problématique de la ressource en eau ainsi que les conflits d’usage qui en résultaient. Par ailleurs, elle a démontré avec acuité qu’il était nécessaire d’informer et d’accompagner les particuliers dans leurs démarches d’économie d’eau afin de répondre aux enjeux d’approvisionnement, de nombreux territoires étant soumis à de fortes tensions. Or, des angles morts demeurent dans la vente de matériel hydraulique. En particulier, les robinets et douchettes vendus sont excessivement consommateurs d’eau au regard des standards établis. Beaucoup de foyers ne sont pas équipés de matériel hydro-économe, étant persuadés que le matériel neuf l’est nécessairement ; en réalité, nulle obligation n’est prévue aujourd’hui. Ainsi, en dépit du référentiel haute qualité environnementale publié par le centre scientifique et technique du bâtiment, la robinetterie installée dans les logements nouvellement livrés se révèle démesurément consommatrice d’eau. Il convient donc d’intervenir pour mieux encadrer l’installation et la vente de ce matériel. C’est pourquoi, elle souhaite savoir si le Gouvernement envisage d’imposer des critères d’économie d’eau pour les éléments de robinetterie en installation neuve ou en vente libre, et ce, dans une logique de préservation de la ressource en eau et de limitation des charges pour les particuliers.
Réponse de Mme la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de l’écologie
Publiée le : 02/03/2023, page 1541
Texte de la réponse : Le Gouvernement mobilise et encourage le déploiement d’un panel de solutions participant à un usage sobre de l’eau, notamment en matière de consommations d’eau potable dans le bâtiment. Le code de la construction et de l’habitation (CCH) comprend des objectifs généraux de performance énergétique et environnementale qui doivent être concrétisés par la prise de décrets fixant des résultats minimaux en termes de performance énergétique, d’impact sur le changement climatique et de performance environnementale (le 3° de l’article L. 171-1 du CCH précise que la performance environnementale est évaluée notamment au regard de la consommation d’eau). La règlementation environnementale (RE2020), qui s’applique aux constructions neuves, fixe des objectifs ambitieux en matière de performance énergétique, d’impact sur le changement climatique ou encore de prise en compte du confort en cas de forte chaleur. Par ailleurs, elle comprend une méthode de calcul de la consommation d’eau potable qui permet d’évaluer à titre indicatif son impact carbone, c’est-à-dire son impact sur le changement climatique. En revanche, cet indicateur de l’impact sur le changement climatique de la consommation d’eau potable n’est pas associé à un seuil réglementaire contraignant. Dans le cadre du calcul de cet indicateur, la RE2020 prend d’ores et déjà en compte certains dispositifs de robinetterie permettant de réduire la consommation d’eau : la chasse d’eau double flux, les robinets avec régulateur de débit, la chasse d’eau avec utilisation d’eau de pluie (dans le résidentiel). Pour aller plus loin dans la réglementation de la consommation en eau potable des bâtiments neufs, un groupe de travail piloté par l’administration développe actuellement une méthode de calcul plus aboutie, basée sur la méthode RE2020, de façon à permettre la prise en compte d’un panel plus exhaustif de solutions de robinetterie hydro-économes et d’intégrer un calcul plus précis des apports pluviométriques, du stockage et de la réutilisation d’eau de pluie afin de favoriser la réutilisation d’eaux non-conventionnelles pour certains usages. Elle permettra également une meilleure prise en compte de l’arrosage des toitures végétalisées. Dans un second temps, des travaux sur l’élaboration d’exigences, modulées selon les typologies de bâtiments, pourront débuter. A l’instar de ce qui a été fait sur la RE2020, il est envisagé à ce stade que la logique de cette future réglementation ne soit pas d’imposer des obligations de moyens, par exemple sur les éléments de robinetterie, mais de fixer des objectifs de résultats à atteindre sur la consommation maximale en eau potable des bâtiments neufs, ce qui favorisera l’utilisation de solutions hydro-économes telles que les éléments de robinetterie à faible consommation d’eau.